Accès aux médecins en zone rurale

Publié le par Association Parole Bleue

Aujourd’hui la présence de médecin en campagne n’est plus assurée, du fait du vieillissement de la population des médecins et du faible attrait des zones rurales pour les jeunes médecins.

 

Mais commençons par ressituer la situation de la France dans le Monde. Avec une moyenne de 3 médecins pour 1000 habitants, l’Europe occidentale est l’une des régions du monde où la dotation de médecins est la meilleure, meilleure même que les Etats-Unis, le Japon où l’Australie.

En France, la densité de généraliste est de 3,15 médecins pour 1000 habitants, ce qui est dans la moyenne européenne.

 

Si on regarde la situation au niveau régional maintenant, la situation est moins bonne puisque la région Pays de la Loire est l’une des 10 régions de France où la densité de généraliste est inférieure à la moyenne nationale. 214 communes des Pays de la Loire représentant 5,6% de la population sont en zone déficitaire en nombre de médecin.

 

La Sarthe compte 567 médecins généralistes dont un tiers de femmes. Le canton d’Ecommoy avec 15 médecins (dont 2 remplaçants) est l’un des cantons les moins bien doté en généralistes du département. En Sarthe, chaque habitant peut consulter un médecin à moins de 15 kilomètres de chez lui (5 km dans le canton d’Ecommoy). Les communes de Saint-Gervais en belin, St Ouen en belin, Saint-Biez en belin et Marigné-Laillé n’ont pas de médecins sur leur territoire.

 

Au niveau nationale entre 2015 et 2019, la population de médecin devrait diminuer de 10 % à cause du départ en retraite des praticiens formés dans les années 1960 et 1970, et aussi de la diminution du numerus clausus dans les années 1990 (3500 en 1993 contre 8000 dans les années 1960). La diminution du numerus clausus est due à une erreur d’estimation sur la démographie médicale et l’augmentation de ces dernières années (4700 en 2002 à 7300 en 2008) ne produira pas d’effet avant 2020. En 2025, l’équilibre démographique de la population de médecin généraliste devrait être rétabli avec une moyenne d’âge de 45 ans.

 

Le problème ne se situe pas qu’au niveau du nombre de médecin mais aussi de la réduction du temps de travail des généralistes qui aspirent depuis quelques années à avoir plus de temps libre. Aujourd’hui les 2/3 des nouveaux médecins sont des femmes. Hors les femmes médecins privilégient les emplois salariés (PMI, Médecine du travail ou scolaire, …) car ces emplois leur assurent une meilleure qualité de vie avec des horaires stables et réduits.

 

60 % des jeunes médecins déclarent ne pas vouloir s’installer en milieu rural en raison des fortes exigences de disponibilité requises et de l’isolement de ces zones

 

Les collectivités sont prêtes à tous les sacrifices pour attirer les jeunes généralistes en zone rurale :

  • Mise à disposition de locaux
  • Faible loyers
  • Allocation de bourses : 700 € par mois octroyés par la Conseil Général pendant les trois années d’internat aux étudiants du 3ème cycle, s’ils s’engagent en contre partie à travailler pendant 5 ans en zone déficitaire
  • La loi sur les territoires ruraux du 23 Février 2005 prévoit que la rémunération perçue au titre de la permanence des soins pour les médecins dans un secteur ayant au moins une commune en zone sous-médicalisée est exonérée d’impôt sur le revenu à hauteur de 60 jours de permanence par an.

 

 
Recherchent de médecins à l’étranger : D’ailleurs, de jeunes français vont faire leurs études de médecine en Roumanie. La Roumanie accueil des étudiants recalés à l’examen final de leur première année en France.

 

Malgré tout, rien n’y fait, seulement 7 étudiants à trois ou quatre années de leur future installation ont à ce jour signé un contrat avec le département et sur ces 7 futurs médecins généralistes, 5 sont des femmes qui ne travailleront pas à temps plein !

  

 Alors la question se pose : pourra t'on échapper à la mise en place de numerus clausus par zone géographique.

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